Perfectionniste, comment lâcher-prise sur ce comportement chronophage et énergivore ?
Procrastination, ego, rapport à l’autre, confiance en soi, prise de tête, gestion du temps… autant de thématiques que j’ai traité via ce blog au cours des derniers mois. Hé bien être perfectionniste réussit le tour de force de toutes les réunir.
Tout le monde connaît cette fameuse question, tellement bateau qu’elle prend l’eau, des entretiens d’embauche : « Quel est votre principal défaut ? ». Et la réponse en mode Titanic faussement modeste qui l’accompagne, c’est « Je suis perfectionniste ». Wow, faut se réveiller. Y’a pas de quoi être fier. Vous vous gâchez l’existence (et moi avec) à traquer la moindre petite virgule, espace ou détail alors que personne ne les remarque mis à part vous.
Ça vous a servis à quoi de relire 15 fois ce mail qui vous a permis de décrocher cet entretien d‘embauche ? Mis à part en écrire un deuxième qui vous aurait peut être donné l’occasion d’être convié à un autre entretien où on vous aurait posé des questions moins nazes.
Mais fuyez mes bonnes gens, fuyez devant ce comportement. Dans cet article, on décortique pourquoi il est grand temps de s’en défaire et surtout par quoi le remplacer. Suspens, traits d’humour et promesse d’une vie meilleure… tout ça tout de suite 😉
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1. Le perfectionniste ou l’obsession du travail bien fait
Le perfectionniste nuit énormément à sa productivité et à son bien-être. Souvent, le terme se cache derrière un autre. On se dit exigeant… oui je suis très exigeant envers moi-même et envers les autres. Vous connaissez la définition d’exigeant ? « Qui est difficile à contenter ».
« Allo oui bonjour, je voudrais parler à votre ego. »
« Ah non désolé, il n’est pas disponible pour le moment, il plane à 4000 ».
Le pire de tout ça, c’est que c’est socialement ok. Être perfectionniste, c’est donner l’image de quelqu’un d’appliqué, de sérieux, de dévoué, de travailleur. Alors pour conserver cette image, on se frustre, on se tue au boulot, on se met une pression de dingue jusqu’à se faire ramasser à la petite cuillère du burn out. Jusqu’à ce que le pire se produise, personne ne s’en était ému outre mesure. Ben oui, je suis exigeante, perfectionniste. C’est comme ça que je me définie. C’est comme ça que les autres me voient. Et c’est ainsi qu’ils me traitent.
Le perfectionniste ne demande jamais d’aide. « T’es fou ou quoi ? Tu veux pas que j’admette que j’ai des faiblesses aussi ? » De toute manière, personne ne penserait jamais à lui en apporter. Il gère, il est en contrôle, il n’a besoin de personne. Faire appel aux autres, c’est mettre en péril le château de carte. C’est se donner le droit à la faille, à l’échec. Ouch, ça y est, c’est dit. L’échec…
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2. Le perfectionniste ne supporte pas l’échec
Définition du dictionnaire Larousse du mot échec : résultat négatif d’une tentative, d’une entreprise, manque de réussite ; défaite, insuccès, revers. Ah oui forcément, ça calme.
Le problème ne viendrait-il pas du sens que l’on donne au terme échec ? Et si on voyait ça comme une chance, comme une opportunité, comme un cadeau de la vie qui nous permet de nous améliorer, de progresser, de grandir ?
Tony Robbins parle dans l’une de ses vidéos des premiers hommes à avoir marché sur la Lune. Ils avaient entre 30 et 40 ans et ils ont réalisé leur rêve de gosse. Ils ont vécu une expérience qui dépasse l’entendement. Et bien vous savez ce qu’ils ont fait quand ils sont rentrés sur Terre ? Ils ont déprimé. Mais genre hardcore. Tu m’étonnes, tu veux faire quoi dans ta vie après ça ?
Pourquoi veut-on tout réussir du premier coup ? Ce serait en effet déprimant si tel était le cas.
Assumer ses échecs, c’est s’accepter tel que l’on est, dans toute son imperfection. Hors, le perfectionniste a zéro tolérance envers tout ce qui ne lui renvoie pas une bonne image de lui-même. Ça sert à quoi de donner une bonne image aux autres quand au fond on n’aime pas ce qu’il y a derrière cette illusion ? A nourrir notre ego. Mais c’est pas vrai celui-là, mais jamais il nous lâche… faut croire que non.
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3. Le perfectionniste ou la relation à soi-même
C’est vrai qu’avec les réseaux sociaux, on a tendance à l’oublier. Je viens de comprendre pourquoi je fuyais Snapshat et Instagram. A chaque fois que j’ai atterri dessus, je suis tombée sur des profils de Barbie et Ken, des images de voyages de rêve, des photos de plats parfaitement équilibrés et présentés. Et des dizaines de milliers de likes d’admirateurs. Et derrière rien, pas le nombre d’heures passées pour obtenir ce physique de rêve, la tourista du backpackers ou la prise de tête pour obtenir la bonne lumière qui immortalisera à jamais ce tofu au chou kalé. En plus le kale, ça donne des gaz. Et ça, ils te le mettent pas en hashtag.
Réalisez à quel point votre dialogue intérieur peut être affecté par ces images de perfection. Il n’est déjà pas évident de se contenter d’être heureux de ce que l’on a, alors si on va se comparer à d’autres narcisses, adieu Berthe. En gros, tu te dis à toi même, ta vie est naze. T’as de la cellulite, le dernier voyage que t’as fait c’était pour rendre visite à tes parents et le plat que tu t’es préparé à midi mériterait au mieux le hashtag Whiskas.
Donc, règle de survie numéro 1 : éviter toute forme de comparaison ou situation où l’on se compare.
Règle de vie numéro 2 : modifier la manière dont on communique avec soi-même, en devenant plus tolérant, plus bienveillant et surtout plus réaliste. La perfection n’est pas de ce monde et c’est tant mieux.
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4. L’optimaliste, seul capable de sauver le perfectionniste qui est en vous
Et pour ce faire, devenez optimaliste. J’adore ce terme, c’est l’optimiste réaliste. Je suis tombée dessus en lisant le livre 3 kifs par jour de Florence Servan-Schreiber. Franchement, lisez-le si vous n’avez rien à vous mettre sous la lampe de chevet. C’est frais, instructif et non complaisant.
En somme, être optimaliste, c’est s’autoriser, avancer, analyser, oser, tenter, sauter dans le vide. Et si on se foule la cheville à l’atterrissage, de se demander comment on peut améliorer sa technique pour le prochain saut plutôt que de ranger à tout jamais la voile.
Être optimaliste, c’est regarder sa peur droit dans les yeux et lui dire « ok ma p’tiote, qu’est-ce que t’essayes de me dire ? ». Plutôt que « oui oui ok, c’est bon t’as raison ».
Et parce que les images valent milles mots…
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Conclusion
Le message de cet article avec lequel j’aimerai que chacun reparte, c’est d’arrêter de penser que d’être perfectionniste est un petit défaut qui cache tellement de qualités. Je reviens à l’entretien d’embauche… je me sens moi-même tellement formatée par cette idée. Présenter une image parfaite, quitte à y passer des heures, jours, des années quand on aurait juste pu se contenter d’être soi. Dans tout ce que l’on est de plus grandiose et de plus imparfait.
C’est d’une tristesse. Aimons-nous pour ce que l’on est vraiment à l’intérieur et pas pour ce que l’on a à cœur de montrer aux autres.
Toi qui te cache derrière ton écran (oui, je te tutoie pour l’occasion), tu te dis quoi à toi même ? En quoi ton soucis de perfection a pu te limiter dans le passé ? Quels réflexes d’optimaliste aimerais-tu adopter dans le futur ?
Commente et partage, même (surtout) si tu crains de ne pas paraître au mieux !
A bientôt humain imparfait et touchant !
Stéphanie
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Les blocages de perfection se soignent par l’action !

Lectures pour aller plus loin



Bonjour Stéphanie.
Je suis fan de tes articles. Ils me font du bien. C’est facile à lire, tellement vrai et ca me bouste a chaque fois. J’ai réalisé certaines choses en lisant celui ci sur le Perfectionniste.
Continues même si il y a des desinscriptions. Je pense qu’il y a beaucoup de personnes qui lisent tes articles et qui apprécient mais ils ne le disent peut-être pas.
Bon courage
Isabelle
Bonjour Isabelle,
Merci pour ce gentil message qui me fait très plaisir. Tu fais référence à la newsletter qui accompagnait cet article où je parlais des personnes qui se désabonnaient. C’était pour souligner la perfectionniste qui me hante encore aujourd’hui. Je ne plais pas à tout le monde… et c’est très bien comme ça. Mais il y a des jours où c’est plus difficile à accepter que d’autres. Toi aussi tu m’as boosté avec ton message 😉
Bonne journée
Stéphanie
Un grand big up pour ta plume incisive et le fou-rire que ça m’a déclenché sur « Avec les réseaux sociaux […] je suis tombée sur des profils de Barbie et Ken, des images de voyages de rêve, des photos de plats parfaitement équilibrés et présentés. […]Toi t’as de la cellulite, le dernier voyage que t’as fait c’était pour rendre visite à tes parents et le plat que tu t’es préparé à midi mériterait au mieux le hashtag Whiskas. »
top !
Merci Olivia pour ton message super sympa. Du coup, je suis allée relire l’article. J’oublie ce que j’écris, c’est dingue. Ca fait un peu schizophrène. En lisant ton post, je me suis dit « ah ouais, elle est marrante cette phrase ». Comme si c’est pas moi qui l’avait écrite. Ahah.
Au plaisir de te faire rire à nouveau =)
Bravo, pour ton article, finalement moi qui croie que perfectionniste est une qualité ,je suis bien loin ,merci autant être optimaliste. Merci
Bonjour Hamid et merci pour ton commentaire ! Eh oui, la perfection n’est pas de ce monde. J’espère que cette prise de conscience te fera gagner beaucoup de temps.
Belle journée =)
Hello Stéphanie, merci et bravo pour ton article rempli d’humour. Le « perfectionnisme » m’a amenée au burn out…. le gros…plusieurs années pour en sortir… J’espère que beaucoup en te lisant prendront conscience de ce qui est finalement un défaut puisque résultant d’une mauvaise image de soi-même, et qu’ils décideront de travailler là-dessus avant l’accident. En attendant, moi je vais m’intéresser à « 3 kifs par jour » que je ne connais pas 🙂 Merci 🙂
Merci à toi pour ton message. Je suis bien d’accord avec toi. Bravo pour ton parcours et heureuse que tu en sois sortie! Bonne lecture =)
Bonjour Stéphanie.
Merci pour cet article comme toujours très intéressant. Merci aussi pour le conseil de lecture. Il est à la médiathèque en 3 exemplaires. Je vais en réserver un 😉
J’ai l’impression qu’il manque l’image que tu voulais montrer avant la conclusion. Chez moi rien n’apparaît tout de suite après « Et parce que les images valent milles mots… ».
Peut-être l’éditeur.
Bon week-end à toi avec ton petit bonhomme!
Bonjour Virginie,
Merci pour ton message. J’ai un plugin qui met le bazar. Reste plus qu’à trouver lequel 😉 Tu me diras ce que tu as pensé du livre. Bon weekend à toi aussi!
Bonjour Stéphanie,
J’avoue être un peu dérangée par la vision du perfectionniste que vous décrivez. Je m’explique sur beaucoup de points vous décrivez des personnes qui jouent sur les apparences, qui sont plutôt narcissiques. Mais quand on joue sur les apparences on aurait plutôt tendance à rester en surface à faire du travail bâclé du moment qu’il a l’air bien. Un perfectionniste voit les erreurs partout même si les autres ne les voient pas, il n’accepte pas les compliments facilement. Donc est-il vraiment dans le paraître ?
Après il est vrai que le perfectionniste ne confie pas ses faiblesses au premier venu, c’est souvent une façon de se protéger.
Qu’en pensez-vous ?
Bonjour Aurélie,
Merci pour votre message ainsi que le point que vous soulevez qui est très intéressant. Le perfectionnisme ne se limite pas à l’image physique. C’est un tout. Le personnage que l’on a décidé de jouer suivant le contexte social. Donc le perfectionniste ne bâcle pas. Par contre, c’est un grand procrastinateur. Repousser l’échéance pour éviter d’être confronté à la réalité et donc à l’échec éventuel.
Donc pour répondre à votre question, oui, il est dans le paraître mais il n’est pas superficiel. Il prend grand cas de ce que les autres vont penser de lui et cela lui cause beaucoup de tourments. Il est dans le paraître car il n’est jamais vraiment lui. Il est ce qu’il veut donner à voir aux autres.
Ai-je répondu à votre question ?
Bonjour Stéphanie,
En premier lieu, je n’avais pas du tout pensé au côté procrastinateur.
Je ne peux qu’adhérer à votre point de vue très pertinent.
Merci Stéphanie
C’est sûr, je l’ai été moi-même pendant de nombreuses années. J’ai réussi à m’en libérer. Cela crée un tel apaisement de l’esprit. Je vous souhaite la même chose Aurélie =)
Ahhh j’adore ta plume Stéphanie! Je te tutoies puisque tu me tutoies aussi dans ton article!
Bravo pour la justesse et l’humour.
J’ai découvert ton article 2ans et demi après sa publication, grâce à une personne qui l’a partagé sur LinkedIn. Il n’a pas pris une ride!
À partir d’aujourd’hui promis, je suis une optimaliste!
Et je aller lire le livre 3 kiffs par jour!
Mais oui Laurence, tu fais bien de me tutoyer 😉
Bienvenue chez les optimalistes ahah
Et merci pour tes compliments !
Bonne lecture =)
Merci pour ces bons conseils
Bonjour, je découvre cet article autant axé sur l’humour que sur le sérieux du sujet qui ouvre les yeux.
Un grand merci !
Je vais parcourir votre site, il y a sans en douter d’autres articles passionnants !
Bonjour et merci pour votre retour.
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